Zadoc Kahn

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Sa vie

Zadoc Kahn naît le 18 février 1839 à Mommenheim, dans le Bas-Rhin.

Son père, Lazare Kahn est colporteur, sa mère, Madeleine Weyl, fille du rabbin Isaac Weyl, est la petite-fille de Jacob Meyer, Grand rabbin et Président du Consistoire du Bas-Rhin, membre de l’Assemblée des notables de 1806 et du Sanhédrin de 1807.

Son enfance rurale est marquée, au travers de fort liens familiaux, par un attachement à la religion et l’amour de la patrie. Il suit le cursus scolaire des futurs rabbins.

Après avoir fréquenté les écoles primaires consistoriales de Mommenheim puis de Bischheim, il va à Strasbourg en 1851 suivre l’enseignement du talmudiste Moïse Bloch.

Il entre en 1856 à l’Ecole centrale rabbinique de Metz qui est transférée en 1859 à Paris sous le nom de Séminaire israélite. Il en sort diplômé en 1862 et y dirige le Talmud Torah.

En 1868, élu Grand rabbin du Consistoire de Paris, il doit attendre son trentième anniversaire pour être intronisé. Il est élu Grand rabbin du Consistoire Central en 1889. Il assumera cette charge jusqu’à sa mort survenue le 8 décembre 1905.

En 1865, il avait épousé sa cousine Ernestine Meyer, petite-fille de Jacob Meyer. Ils eurent trois fils et trois filles dont deux épousèrent les futurs grands rabbins Israël Lévi et Julien Weill.

Héritier des traditions rabbiniques familiales, Zadoc Kahn fut un savant érudit d’une grande exigence intellectuelle, tolérant et bienveillant, ouvert à la modernité. Son activité multiforme lui a fait jouer un rôle majeur dans la vie religieuse, intellectuelle et sociale de son temps. Il demeure une figure éminente du judaïsme français.

Son oeuvre

Rôle dans la vie religieuse, intellectuelle et sociale de son temps.

Pour favoriser un retour à la pratique et faire mieux connaître le judaïsme, il ne craint pas d’aménager le culte pour le rendre plus accessible: il introduit l’usage du français dans les offices religieux ; il inaugure des conférences religieuses pour les jeunes le dimanche matin à la synagogue de la Victoire dès janvier 1899.

Il dirige la traduction en français de la Bible à partir du texte hébreu, traduction dite du rabbinat (premier tome août 1899, deuxième tome juin 1906), ainsi que l’édition dite de la jeunesse, version abrégée en deux tomes.

Favorable à la séparation des Eglises et de l’Etat, il contribue à faire connaître au gouvernement la position du Consistoire sur le projet de loi puis en prépare la mise en oeuvre. Sa mort survient la veille même de la promulgation de cette loi.

Lettré et d’un esprit très ouvert, il participe à l’élaboration de la Jewish Encyclopaedia et il fonde en 1879 la Société des études juives. Par ses travaux d’érudition, il exerce une grande influence sur la recherche historique française.

Ses contributions savantes sont nombreuses et dénotent une grande rigueur d’analyse critique. Sa bibliographie comprend une quarantaine de titres.

Il exerce son ministère à une époque assombrie par la Guerre de 1870 et l’annexion par l’Allemagne de l’Alsace et de la Lorraine, par les massacres de Kichinev et les pogroms en Russie puis par l’Affaire Dreyfus, qui entraînent la naissance du sionisme.

En homme de coeur et d‘initiatives, il multiplie les actions de charité, souvent dans la plus grande discrétion, en faveur notamment des Alsaciens et des Lorrains ayant opté pour la France ou des réfugiés d’Europe orientale, notamment les étudiants.

L’affaire Dreyfus fut au coeur de ses préoccupations. A une époque où les ministres des trois religions reconnues étaient fonctionnaires et dépendaient de la Direction des Cultes, il fut à l‘origine du résolument discret Comité de défense contre l‘antisémitisme et «il fit ce qu’il pouvait à l’occasion, sans manquer à la réserve que ses fonctions lui imposaient, pour aider à la manifestation de la vérité», comme l‘écrit Julien Weill, son gendre et biographe.


 

Bibliographie

Etudes
L’esclavage d’après la Bible et le Talmud (1867), thèse pour l’obtention de son diplôme de grand rabbin.
Etude sur le livre de Joseph le Zélateur (1880)

Discours, sermons et oraisons funèbres
Quatre volumes de Sermons et Allocutions (1875-1894).

Articles
Publiés dans les Archives Israélites, L’Univers israélite, le Bulletin mensuel de l’Alliance israélite universelle, la Revue des études juives, l’Annuaire de la Société des études juives, la Revue Israélite.

Une bibliographie détaillée figure à l’annexe II de « Zadoc Kahn, Un grand rabbin entre culture juive, affaire Dreyfus et laïcité » Editions de l’éclat, 2007, qui rassemble les actes du colloque organisé en décembre 2005 par le Centre historique des Archives nationales et la Commission française des archives juives.

L'association

L'association Zadoc Kahn est une association régie par la loi de 1901 qui a été reconnue d'utilité publique par décret du 10 décembre 1906